Le Portrait à l’aube du Web3, réinvention d’un genre
L'exposition explore le genre immémorial du portrait à l'ère du numérique et d'Internet,
dans le contexte d'une société d’images et centrée sur le soi, où la démocratisation des outils technologiques
rend les portraits accessibles à tous et non plus à une élite, via notamment les selfies et les profile pictures.
Comment les artistes se réapproprient-ils aujourd'hui ce genre ? Dans quelle mesure le visage, miroir de l'âme, continue-t-il de fasciner et pourquoi ?
Le Portrait à l’aube du Web3, réinvention d’un genre
Depuis l’avènement du Web2 et la participation des internautes à la création de contenus en ligne, depuis les smartphones et les selfies, et plus encore aujourd’hui avec le Web3, le développement des NFT et la prolifération des photos de profil, le portrait et l’autoportrait sont des genres extrêmement présents sur le Web : aujourd’hui, tout le monde a le droit d’exister en ligne, de s’y exprimer, et donc de s’y représenter. Parallèlement, l’image est devenue un outil de communication essentiel, qui dépasse souvent les mots, notamment sur les médias sociaux, donnant encore plus d’importance à celle que l’on choisit pour se symboliser. Les utilisateurs sont devenus les créateurs de leurs propres portraits : grâce à la technologie, il n’est plus nécessaire de faire appel à un artiste pour obtenir une belle photo de nous. L’artiste continue néanmoins à s’intéresser au visage et à ses expressions, à ses émotions, à ses désirs, à ses peurs, à son époque aussi… Il explore ces concepts à travers des images qui le représentent lui-même ou d’autres, leur condition humaine. Ils explorent ces concepts à travers des images qui les représentent eux-mêmes ou d’autres, leur condition humaine, mais aussi à travers des portraits fantasmés, la nostalgie de ce qui a été, les rêves ou les cauchemars de ce qui sera. Ces visages fascinent le public, plus encore que les peintures d’antan, car il peut s’y projeter, y trouver ses propres questionnements. Les débuts du Web3 et l’essor des NFT ont enfin vu émerger un nouvel acteur dans le genre du portrait : les laboratoires informatiques spécialisés dans la création de communautés numériques et de photos de profil : ces punks, singes, chats, mangas et autres têtes stylisées à collectionner envahissent le web. Utilisées comme photos de profil sur les médias sociaux, elles remplacent l’ancienne photographie. La boucle est bouclée. « Le portrait à l’aube du Web3, réinvention d’un genre » s’intéresse à ces visages qui ne représentent ou représentent quelqu’un et tout le monde à la fois. Révélatrice d’une société centrée sur le soi, l’image du visage continue d’être un terrain très exploré par les artistes, l’art numérique et NFT en particulier. Qui suis-je et qui veux-je être ?